mardi 2 juin 2009

Compte rendu de la rencontre au rectorat du jeudi 28 mai 2009

Compte rendu de la rencontre au rectorat du jeudi 28 mai 2009

Cette rencontre avait été demandée par Joëlle Tourbe à la suite de l’entrevue avec le président de l’UPJV dans le cadre du mouvement engagé à l’IUFM. 

Fixée au jeudi 28 mai à 11 h, cette audience s’est tenue en l’absence du Recteur, convoqué à l’Élysée pour une communication présidentielle, et représenté par M. Masliah, Secrétaire général et Monsieur Dupont, doyen des IPR-IA.

La délégation représentant le mouvement en cours à l’IUFM était composée de :

Laurianne Alluchon  (PE2 Laon)

Christine  Morelle  (PIUFM  Amiens)

Joëlle  Tourbe  (DEA  Laon)

Maxime  Raelle  (PLC1  Amiens)

Jérémy  Broux  (PE2  Beauvais)

Stéphane  Fabre  (Maître de conférences  Laon)

Olivier  Rondreux  (PIUFM   Beauvais)


Après un tour de table de présentation, le Secrétaire général nous invite à présenter le motif de notre demande d’audience :

- Joëlle   évoque nos inquiétudes quant à l’avenir de la formation des maîtres. Elle rappelle qu’il n’y a pas d’opposition de principe à la mastérisation, mais un désaccord profond quant aux modalités de sa mise  en place. 

Elle rappelle l’indignation de la CPU et de la conférence des directeurs d’IUFM qui dénoncent la présentation des décrets de mise en application de la réforme au CTP ministériel avant même que la commission Marois-Filâtre et les États généraux des IUFM n’aient eu le temps de travailler et de faire des propositions.

Réponse du Secrétaire général: Le paradoxe n’est qu’apparent, car les décrets ne porteront en fait que sur les principes sur lesquels nous nous accordons tous : ceux de la mastérisation.   Par ailleurs, le ministre a fait quelques pas et montré  une certaine bonne volonté en revenant sur certains points...

Sur la question de la formation des professeurs stagiaires et de leur mise en situation immédiatement à la suite de leur réussite au concours, il rappelle que le cas existe déjà pour les listes complémentaires.

La commission Marois-Filâtre devra réfléchir à une alternance, aux modalités de la formation de ces stagiaires et à la forme que devra prendre le compagnonnage.


Réponse du Doyen : Il ne faut pas décrier l’intérêt de la pratique accompagnée qui permet d’avoir un regard et des conseils  sur sa pratique.   Il ne faut pas oublier, non plus, que le jeune professeur doit un jour ou l’autre se retrouver seul face à ses élèves. Il faut prendre en compte le problème juridique du statut de l’étudiant et chercher des solutions qu’ils n’ont pas pour l’instant (contrat envisageable...)

- Olivier :   A contrario des listes complémentaires dont le " baptême du feu" se fait dans l’urgence des besoins immédiats, mais qui bénéficient ensuite d‘une vraie formation,  le nouveau système n’offrira pas  ce temps  de formation/réflexion.  Par ailleurs, notre expérience de formateurs nous permet de dire que le préalable du « débrouille-toi sur le terrain »  n’augure pas toujours d’une formation dans les meilleures conditions.

- Joëlle : retour au réalisme : suppression de nombreux postes d’enseignants à la rentrée prochaine. Quels enseignants auront du temps  à consacrer à la formation de leurs jeunes collègues ?

- Maxime: L’autonomie des universités  (loi LRU)  ne va pas permettre une préparation aux concours équivalente pour tous.  L’égalité des chances est mise à mal.

Réponse : Le concours devra aller vers davantage de professionnalisation. Ceci mettra les futurs lauréats en capacité d’aborder avec  plus de compétence la prise de fonction. 

- Stéphane : Il sera impossible pour un étudiant de mener sérieusement de front  un Master2,   une préparation au concours et la formation professionnelle suggérée par monsieur le secrétaire général. 

- Olivier : la formation sera inévitablement très académique  (le concours dans sa forme actuelle l’est déjà beaucoup plus que par le passé !),  et le concours sera plus académique.  Ce n’est pas la meilleure façon de préparer la prise de  fonction des futurs enseignants.

- Olivier :   A propos de la formation continue des enseignants, quel avenir faut-il espérer compte -tenu de la disparition de l’année de PE2 qui assure une grande partie des remplacements ?


Réponse :   Le système de la formation continue sur remplacement  stagiaire n’existe que pour l’enseignement premier degré.  Par ailleurs, le principe d’étudiants stagiaires rémunérés (en M2) a été arrêté et  dégagera un potentiel de 108 heures par étudiant.  Pour le reste, il appartient à la commission Marois-Filâtre  de faire des propositions.


- Laurianne : Quel sera le nouveau statut des étudiants titulaires du M2 mais non admis au concours ? On voit apparaître des agences de recrutement pour enseignants remplaçants... 

- Joëlle : Que devient la décharge des directeurs d’école à 4 classes (actuellement assurée par les stages filés de PE2) ?

Quel est l’avenir des écoles maternelles à l’heure où Mme Morano lance à grand renfort de publicité les jardins d’éveil payants gérés par les communes ?


Réponse :   Pour les professeurs contractuels,  la formule existe déjà dans le second degré pour certaines disciplines particulières : allemand, philo, enseignement professionnel. Cela ne semble pas  poser trop de problèmes... 

Quant aux jardins d’éveil, il ne semble pas que Mme Morano soit ministre de l’Éducation nationale...  et Mr Darcos a clairement déclaré son désaccord avec sa collègue sur ce point.


M. le Doyen revient sur les masters  et le concours pour  stigmatiser une formation universitaire trop professionnalisante qui enfermerait les étudiants dans une voix unique. Qu’adviendrait-il des candidats malheureux au concours qui perdraient toute possibilité  de reconversion ?


- Stéphane :   Ne peut-on imaginer un master-grade qui sanctionnerait les années de PE1 et PE2 ?


Réponse :   Cette décision appartient aux universitaires...

On voit bien qu’il n’existe pas de solution parfaite. Le système est complexe, et ce qui fait avancer d’un côté pose problème de l’autre. C’est donc le rôle de la commission Marois-Filatre  que de réfléchir à tout cela et de faire des propositions.

Les grands principes sont arrêtés : mastérisation, mise en situation des stagiaires aussitôt après la réussite au concours.

Pour le reste, le ministre reste ouvert.


Le Secrétaire général nous remercie et signifie la fin de l’entretien. 


Joëlle prend la parole une dernière fois pour rappeler la demande faite par la CPU et la commission des directeurs d’IUFM de report de la présentation des décrets en conseil des ministres.


En bref, une audience polie où la langue de bois était de mise chez nos interlocuteurs : nous sommes tous d’accord sur les grands principes, et pour le reste il faut faire confiance à la commission Marois-Filâtre qui ne manquera pas de faire des propositions censées et raisonnables à un ministre très ouvert !...

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